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Y / 25 ème lettre - voyelle
Bibliothéque / CAPDENAC - GARE / “Soulever la prairie” / Philippe Bergès / Architecte - Urbaniste

“Soulever la prairie” / Philippe Bergès / Architecte - Urbaniste

 

Construire une bibliothèque dans un parc urbain est une chance rare. Ce lieu donne au projet une dimension poétique.

 

Soulever la prairie et glisser dessous un livre bâtiment devient une évidence. L’évidence du respect du lieu, tout en singularisant le bâtiment, bâtiment public qui affirme sa fonction d’équipement structurant de la ville, malgré une discrétion d’implantation. Le toit devient scène d’un théâtre de plein air, puis toit végétalisé et

restitue la pelouse volée au parc.

Voulu refermé sur lui-même comme le livre qui s’ouvre et se ferme, comme le livre qui attire et focalise le regard, comme le livre plaisir personnel avant d’être plaisir partagé.

Mais le livre aussi avec sa reliure, enveloppe du bâtiment où la façade en acier corten rappelle le cuir, où la pièce de titre “bibliothèque” est gravée, incrustée, où les panneaux sont les nerfs de cette couverture, nerfs se décalant, en une porte pivotante, donnant passage, et autorisant à pénétrer dans l’imaginaire du lieu.

Encadrée par des parois pleines en béton de sable de la vallée du Lot, les tranches en béton sont les pages blanches du livre. A la rigueur de “l’enveloppe-reliure” s’oppose la couleur, la transparence, la vie, la joie, la lumière du “contenu-texte”. Le patio, cœur du lieu, accueille un arbre et quelques chaises.

 

Parce qu’elle s’inscrit au sein d’un parc, qu’elle ouvre sur le paysage et amène à “d’autres lectures”, Violaine Laveaux, sculpteur plasticienne nous fait découvrir l’histoire mémoire d’une voyelle égarée : celle du Cooksonia Caledonica, cette petite plante fourche qui remonte à quelques 410 millions d’années et dont on ne connaît que la trace fossile. Le Y - 25 ème lettre - voyelle.

Alors qu’habituellement il est considéré que trois entités – le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et l’entrepreneur – participent à l’acte de bâtir, il apparaît qu’une quatrième entité conduit à la réussite du projet : le maître d’usage. Sous ce terme de maître d’usage, j’aime nommer le ou la bibliothécaire et ses assistants, le lecteur assidu ou le lecteur occasionnel, l’emprunteur de livres qui passe ou le lecteur du journal qui vient se mettre au chaud et oublier sa solitude, l’enfant émerveillé et l’adolescent que l’on oblige à ...

Sous ce terme, nous pouvons regrouper également le maître d’ouvrage - ici Figeac Communauté - le Maître d’œuvre - l’architecte et les bureaux d’études qui l’accompagnent - l’entrepreneur, les entrepreneurs, les artisans et leurs compagnons.

Rares sont les projets où les trois entités de l’acte de bâtir peuvent être également maîtres d’usage. Une bibliothèque en est un.

Alors qu’habituellement il est considéré que les trois piliers du développement durable sont le social, l’environnement et l’économie, il apparaît qu’un quatrième élément, seul élément transversal, seul élément fédérateur, conduit à rendre le développement durable responsable : la culture.

 

Une bibliothèque ne peut qu’être responsable.

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